L’ENQUÊTE – Retrouver son ancêtre pendant la Première Guerre mondiale



Il est aussi parfois possible de tomber sur la fiche matricule de votre ancêtre mobilisé en 1914-1918 en deux clics, directement sur …

Voici le transcript de la vidéo :

[Musique]

Présentateur :
Petit défi : je vais chercher ce que faisait un de mes ancêtres pendant la guerre en moins de 3 minutes et je te montre comment faire. Alors, déjà, on va se focaliser sur la Première Guerre mondiale parce que c’est le plus facile pour que ça marche. Il faut que tu aies identifié un ancêtre masculin né en France, on va dire entre 1875 et 1899. Parce que s’il est né avant, il y a peu de chance qu’il ait fait la guerre, et s’il est né plus tard, c’est pareil.

J’ai déjà défriché le terrain pour mes ancêtres directs. Je vais donc faire une recherche inédite pour un des oncles de ma grand-mère, Raymond Robert. Il remplit toutes les conditions : j’ai son nom de famille, ses prénoms, son année de naissance 1892 et surtout son département de naissance. C’est parti !

Raymond Louis Robert est donc né en 1892 en Charente Inférieure, aujourd’hui Charente-Maritime. On cherche le site des archives des Charentes-Maritime. On est sur le site, on va sur « Archives en ligne ». Ce qui nous intéresse, ce sont les registres matricules militaires. C’est ça qu’on veut. Ce site est très bien fait. Je pourrais juste en rentrant le nom de famille ici trouver la bonne fiche, mais c’est tricher. On va faire une recherche par classe.

Alors, qu’est-ce que la classe ? C’est l’année de recensement, l’année de naissance plus 20 ans. Donc, d’ici 1892 + 20 ans, mon grand-oncle est de la classe 1912. Je ne sais pas dans quel bureau il était enregistré, je vais laisser ça vide et je vais d’abord le rechercher dans les tables alphabétiques des sortes de grands annuaires. Ça sera plus facile pour le retrouver. On commence par la table alphabétique de La Rochelle. Il faut que je pousse ça et on va aller chercher « Robert ». Je suis allé trop loin, décidément, ça m’embête. Regardez, « Robert Raymond Louis », il est dans le deuxième registre de La Rochelle de l’année 1912, fiche 728. On va aller le chercher. On revient ici, je retourne là, toujours classe 1912. Maintenant, je suis dans le registre matricule. Il est donc à La Rochelle. Je suis donc sur le registre. Je viens ici.

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Alors, la fiche 728, elle doit être plutôt vers la fin, 826. Je suis beaucoup trop loin, 705. Allez, on est pas loin et voilà, « Robert Raymond Louis », fiche 728.

Temps écoulé : 2 minutes 40 secondes

Les fiches matricule militaires sont très très riches en renseignements sur nos ancêtres. Donc, on a ici toutes les informations d’état civil sur mon arrière-grand-oncle. On a des informations sur sa couleur de cheveux, sa taille, la forme de son nez. On a ici aussi, normalement plus bas, ce n’est pas le cas ici, mais souvent les adresses successives et surtout des renseignements détaillés sur le service.

Alors, ici, j’apprends qu’il a grandi en 1913, a été réformé pour une myopie très sévère à -3 dioptries, mais il a finalement été incorporé et a développé une tuberculose pulmonaire d’origine traumatique par éclat d’obus, ce qui a conduit à sa mort en mars 1917. Juste là, il y a des détails sur la manière dont c’est arrivé : en octobre 1914, il a été atteint d’un éclat d’obus au dos et d’une balle au bras droit, et il a développé à partir de ce moment-là une maladie pulmonaire qui l’a emporté quelques années plus tard.

Voilà, en quelques clics, l’histoire de Raymond Louis qui refait surface. J’en sais plus sur la manière dont est mort mon arrière-grand-oncle en 1917, une blessure qu’il a contractée en 1914.

Vous avez vu la dernière vidéo qui explique comment j’ai découvert cette information ? Alors, j’ai approfondi l’enquête. Je suis d’abord allé sur le site « Mémoire des Hommes » pour voir s’il avait été bien reconnu mort pour la France, puisque là-bas, en deux clics, on peut trouver ce genre de fiche. Donc oui, il y a une fiche mort pour la France à son nom. Ensuite, toujours sur le même site, je suis allé fouiller dans les journaux de marche et opération du 49e régiment d’artillerie, puisque j’ai découvert grâce à sa fiche matricule que c’est en ce régiment qu’il a fait la guerre.

Alors, la blessure, il l’a contractée fin octobre 1914, dans le cadre de ce qu’on appelle la première bataille d’Ypres. Pour faire simple, en août 1914, les Allemands progressent et les Français et les Britanniques reculent. On les arrête à la fin de la bataille de la Marne. La bataille d’Ypres, c’est une des batailles de ce qu’on appelle la « course à la mer ». L’armée française et britannique fixe l’armée allemande et, derrière, on aboutit à une guerre de tranchées qui démarre justement autour d’Ypres en Belgique.

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Il y a eu une bataille qui, en l’espace de 21 jours, a fait 250 000 morts, blessés ou disparus. Vraiment un bilan effroyable. Les Allemands voulaient prendre position sur les portes de Calais et de Boulogne. Au prix de sacrifices immenses, les Francos-britanniques et belges ont stoppé l’avancée allemande en s’enterrant dans des tranchées, créant tout un réseau qui freinait l’avancée allemande. Aussi, en cassant les digues, et comme on est sur des niveaux très bas, parfois sous le niveau de la mer, les Allemands ont été aussi bloqués par des inondations.

C’est dans ce cadre-là que mon arrière-grand-oncle a été blessé. A priori, d’après ce que j’ai lu dans les journaux de marche opération, il faisait partie d’une section qui accompagnait des officiers d’artillerie vers les premières positions d’infanterie française. Le but était d’établir une liaison téléphonique entre les régiments d’infanterie qui s’apprêtaient à attaquer les positions allemandes et, à l’arrière, les artilleurs qui avaient besoin d’indications sur les cibles à frapper pour les guider de loin.

Donc voilà, mon arrière-grand-oncle était en première ligne au soutien de l’infanterie pour aider l’offensive, et c’est là qu’il a pris un éclat d’obus. Il se trouve, à ce moment-là, autour de Zone Bec, un petit village qui a été détruit intégralement avec des niveaux de violence très importants. On est sur à peu près 7 000 morts juste autour de Zone Bec en l’espace de 10 jours au sein de la bataille d’Ypres. De manière plus générale, son nom n’est pas cité dans les journaux de marche opération, mais parce que les bilans, elles, ne citent que les noms des officiers et sous-officiers.

Donc voilà, j’en ai appris un peu plus et c’est aussi le type d’information que vous pouvez trouver facilement.

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